Cette commission de travail s’est créée en 2013 afin de pouvoir réfléchir collectivement aux différents niveaux de la transmission des musiques traditionnelles, de la formation initiale à la formation professionnelle. Il n’aura échappé à quiconque s’intéresse au développement d’un domaine musical spécifique que la formation des musiciens joue un rôle capital.
Dans le domaine des musiques traditionnelles où la transmission est généralement de type orale, nous constatons que les enquêtes de terrain révèlent des modèles d’apprentissage fort divers, de l’auto-apprentissage à des relations instituées de maitre à élève. Nous conviendrons que dans ce domaine et à l’échelle nationale, les réalités sont très diverses : du département de musiques traditionnelles dans un conservatoire à rayonnement régional à l’atelier associatif…. Nous pouvons nous réjouir de la non-normalisation de la transmission de ces musiques en rappelant que la spécificité de chacune d’entre elles (la musique provençale n’est pas la même que la musique bretonne) nécessite sans doute des modes d’apprentissage particuliers. Nous pouvons aussi le regretter, en imaginant qu’une meilleure coordination dans ce domaine permettrait de gagner en lisibilité et en crédibilité. L’objet de cette commission n’est pas de décider de la légitimité de telle ou telle action de formation, mais de reconnaitre que tous ceux qui ont fait le choix de transmettre ces musiques aujourd’hui se posent un ensemble de questions qui méritent sans doute d’être débattues collectivement. Ainsi, dans le désordre et de façon non exhaustive :
Que transmet-on ? Un répertoire ? Régional ? Transrégional ? Sans cohérence géographique ? Des éléments d’une culture orale spécifique ? Une technique instrumentale, vocale ? Une pratique orale de la musique ?
Quels sont les objectifs de cette transmission ? Rejouer le répertoire collecté ? Composer, improviser à partir de ce répertoire ? Tout oral ou apprentissage de l’écriture musicale ? Quel type d’évaluation des apprenants ?
L’apprentissage des musiques traditionnelles peut-il croiser celui d’autres esthétiques musicales (musique savante classique, baroque, jazz, musique ancienne, autres musiques traditionnelles, improvisation…) Peut-on imaginer des troncs communs d’apprentissage entre ces esthétiques ?