1ères rencontres nationales autour des archives sonores
« Comment, par nos enquêtes, nos enregistrements, nos attentes, nos discours, fabriquons-nous tout un monde de musiques ? »1
Depuis plus de 40 ans, les membres de la FAMDT collectent des sons et des musiques, décrivent les archives sonores pour les rendre accessibles au plus grand nombre, pour transmettre, créer, s’inspirer, pour composer de nouveaux objets sonores… Artistes aventurier.es, archivistes passionné.es, citoyen.nes engagé.es, fervent.es passeurs et passeuses, voici autant de profils qui racontent cette histoire qui se poursuit, celle d’un patrimoine culturel immatériel vivant, incarné et plein d’avenir, autour des musiques et danses traditionnelles, qu’elles soient d’ici ou d’ailleurs.
Cette expérience mise en œuvre depuis de nombreuses années rencontre aujourd’hui de nouveaux questionnements. Comment faire interagir les différentes formes de matri·patrimoines (matériels, immatériels…) pour raconter les territoires, les habitant·e·s, les cultures et prendre en considération ce qui ne l’a que peu été ou de manière superficielle pour « faire France » ensemble ? Comment rendre compte de cultures qui n’ont que peu fait l’objet d’enquêtes orales (cultures issues de l’exil et de la diversité, cultures urbaines…). À l’heure des désillusions politiques et du sentiment de déclassement ou de non-considération de pans entiers de la population, c’est là un sujet central et éminemment politique. Autour de ces archives sonores, la question des nouveaux usages se pose aussi pour favoriser le contributif et le participatif. À la clé, il s’agit de stimuler la transmission et la création, vecteurs d’une (ré)appropriation culturelle qui favorise l’expression de la diversité culturelle.
NO.s ARCHIVE.s – NO.s FUTUR.E.s, clin d’œil entre l’immédiateté des cultures punks (No archive / No future) et la construction de politiques patrimoniales durables (Nos archives / Nos futurs) ; manière aussi de montrer la montée en puissance des enjeux pa.matrimoniaux dans d’autres cultures musicales, notamment celle des musiques amplifiées qui prennent conscience de leur histoire. Encore faut-il, pour écrire celle-ci, pouvoir disposer de sources, d’où l’enjeu des enquêtes orales à conduire auprès des grands témoins de ces mouvements artistiques.
Pour mettre en discussion ces différents sujets, la FAMDT, à travers sa commission documentation, propose ces premières rencontres nationales autour des archives sonores les 20 et 21 novembre prochains.
Accueillies par l’association Dastum, à Rennes, elles souhaitent questionner et mettre en débat les enjeux et les réalités de ces différentes pratiques sociales et culturelles, en croisant les points de vue et expériences de collecteurs et collectrices, de gestionnaires d’archives sonores, de musicien·nes, de collectifs artistiques, de chercheur·euses universitaires, de porteur·euses de projets, d’élu·es, de diverses structures patrimoniales…
Au programme : des tables rondes thématiques et différents temps informels et conviviaux pour échanger plus amplement ensemble sur la place des archives dans la société contemporaine.
- Laborde Denis, Tout un monde de musiques : repérer, enquêter, analyser, conserver,
Paris, l’Harmattan, Anthropologie du monde occidental, 1996. ↩︎